Interview exclusive de Freddie Williams II (Batman / TMNT) pour le Tortuepédia

On a du retard !!! Beaaaaucoup de retard !! À l’occasion de la sortie du volume 2 de Batman / TMNT en octobre dernier en France, Freddie Williams II avait été invité par Urban Comics à la Comic Con de Paris (octobre 2018). Nous avons ainsi pu réaliser une chouette petite interview avec ce dessinateur au talent monstrueux.

Aujourd’hui, le troisième volume de Batman / TMNT démarre aux États-Unis. C’est reparti pour une aventure en six numéros, qui devrait clore les aventures communes de ces deux grandes licences, l’une fêtant cette année ses 80 ans, l’autre ses 35 ans (dimanche prochain !).
Ayant eu peu de moments libres devant moi, je n’ai pas pu effectuer la traduction en temps voulu. L’annonce du troisième volume était finalement l’occasion de publier cette interview que nous avions réalisée avec l’ami Nortock Diab le 27 octobre dernier.

Je voudrais remercier particulièrement le staff d’Urban Comics, qui a été vraiment accessible et génial avec nous, nous laissant faire cette interview lors d’une fenêtre du dessinateur prévue à cet effet.
Freddie Williams, qui était accompagné de sa femme, est quelqu’un de vraiment génial, simple, drôle et qui a beaucoup de choses à raconter. Très vite, l’interview s’est transformée en discussion décontractée, passant de 30 minutes à plus d’une heure, où anecdotes et rires étaient de mise.

C’est parti !

Yoyoalchemist : Bonjour Freddie, et merci beaucoup de prendre du temps pour nous accorder cette interview. Nous avons quelques questions à te poser mais pour commencer, pourrais-tu nous raconter comment tu es entré dans l’univers des comics ?

Freddie Williams : J’ai toujours rêvé de dessiner des comics. Et quand j’avais environ neuf ans, j’ai vu les Tortues Ninja pour la première fois, c’étaient les tortues originales de Kevin Eastman et Peter Laird. Les rééditions en couleur, les tortues avaient un masque rouge…

Nortock Diab : Ah oui, les premières rééditions du comic.

FW : Oui ! Ils étaient plus gros [les comics]. Ça m’a vraiment emmené dans le monde des tortues. Et quand j’avais environ 14 ans j’ai commencé à sérieusement vouloir dessiner des comics. Plus tard je suis arrivé au lycée et j’ai commencé à dessiner pour du freelance pour des compagnies de jeu de rôle et des illustrations de comic book pour des compagnies indépendantes dont vous n’avez jamais dû entendre le nom. Finalement, en 2005 j’ai commencé à travailler pour DC Comics. Je suis allé à la San Diego Comic Con cette année et j’ai apporté mon portfolio, qui a été examiné et j’ai pu travailler pour DC. C’est certainement par-là que commence la plupart des gens.

ND : Quel était ton premier travail chez DC Comics ?

FW : Mon travail était Seven soldiers : mister miracle #2 (2006). C’était avec Grant Morrison. C’était très intimidant comme premier travail car vous commencez à peine chez DC et vous êtes déjà en train de travailler avec Grant Morrison. Un scénariste fantastique, une légende qui a tant de bagages derrière lui. Ensuite j’ai travaillé sur Robin, c’était mon premier numéro d’ongoing pour DC.

Y : C’est intéressant, tu as commencé avec les tortues à travers le comic, et pas le dessin-animé. C’est plutôt inhabituel !

FW : Bien entendu j’ai vu le dessin-animé, plus tard. Mais c’était le comic book qui m’a intéressé en premier et tout particulièrement le numéro 4 que j’ai eu en premier (de First Publishing). Il y a une évolution artistique fantastique. Kevin Eastman et Peter Laird les ont faites colossales. Si vous regardez le premier livre et le quatrième, différentes scènes montrent la structure du corps. Elles sont colossales, et dans mon esprit, c’est la version parfaite des tortues par ce que ce sont les premières que j’ai rencontrées. J’ai toujours aimé les tortues du comic, mais pour moi les meilleures sont dans ce livre 4. Elles sont plus élaborées et plus musclées.

Y : Je crois que tu aimes les muscles !

ND : C’est ta source d’inspiration pour la manière dont tu dessines les tortues aujourd’hui ?

FW : Oui carrément. Eastman et Laird et particulièrement leur livre 4, avec ces effets de textures. Le duo shade ! Si vous regardez les artworks originaux des tortues d’Eastman et Laird, on voit ces lignes qui se dessinent, auxquelles on ajoute les grey tones. Mais si vous regardez de plus près les dessins orignaux, vous retrouverez les teintes sépia, qui ont une apparence brune. De manière consciente ou inconsciente, c’est peut-être en lien avec ma technique de l’ink wash. Si on regarde étape par étape, il y a beaucoup de similitudes. Il y a donc beaucoup d’influences d’Eastman et Laird.

ND : Tu as déjà testé les duo shades ?

FW : Oui déjà. Ils ont arrêtés de produire le duo shade car les techniques d’impression aujourd’hui sont très sophistiquées. Kevin Eastman aimait ce papier. Quand ils ont annoncé qu’ils arrêtaient de produire ce papier, il a décidé de racheter tout le stock de l’entrepôt. Au cours des dernières années, Kevin et moi sommes devenus amis et nous avons travaillé sur un numéro de Kamandi Challenge pour DC l’année dernière – le numéro #9. Et nous avons travaillé sur l’ancien papier des tortues […]. Kevin et moi avons travaillé au studio pendant une semaine, cinq jours d’affilée, puis après deux jours à relire nos pages. Nous avons travaillé comme lui et Peter Laird, en collaboration, avec ce papier. C’était comme un rêve qui devenait réalité. Je rêvais de Mirage Studios, d’y travailler. Je m’imaginais Mirage Studios comme un immense immeuble où j’arriverais à avoir un travail un jour. De faire ça a été une manière d’accomplir ce rêve. De travailler avec le papier duo shade en était une. Il y avait même une tortue dans l’histoire. Une tortue ninja qui avait quelque chose comme 200 ans, complètement décrépie, elle était si vieille. Donc oui j’ai eu la chance de travailler un peu avec le papier duo shade. Les solvants avaient une odeur chimique, un petit peu comme les produits pour les ongles, insupportable, sauf peut-être pour ma femme. C’est cette odeur chimique que vous sentez la première fois que vous ouvrez le flacon.

Y : Comment s’est déroulé ton travail avec Kevin Eastman sur Batman / TMNT ? Pour Kevin Eastman, de mémoire, c’était son rêve de dessiner une couverture pour Batman.

FW : Je ne l’avais pas rencontré. Nous n’avons pas travaillé ensemble sur le premier crossover. Je crois que j’avais dû le rencontrer une trentaine de secondes à la San Diego Comic Con pour me présenter. Mais après que le premier crossover ait été terminé, Kevin m’a demandé si je voulais exposer quelques-uns de mes dessins de Batman / TMNT pour l’IDW Art Gallery. C’était la première véritable conversation que nous avons eue, qui a duré plus de 30 secondes.

Sa femme : Kevin était enthousiaste car il a toujours eu envie de travailler sur Batman. Il rigolait en disant à Freddie « tu fais le boulot dont je rêve ! Je veux dessiner Batman depuis longtemps ». Et il a dit vouloir réaliser d’autres couvertures alternatives si l’occasion se présentait. Il a pu faire les couvertures alternatives pour les six numéros suivants.

FW : DC et IDW lui ont demandé s’il voulait en faire une couverture pour chaque numéro, il a dit oui. Pour le deuxième volume, comme on se connaissait, on s’envoyait des idées pour nos couvertures, on se les montrait. C’était comme des amis qui se montraient ce qu’ils avaient derrière la tête. Et à ce moment nous avons fait la couverture du 76 pour la série régulière d’IDW [Cover RI B] que nous avons exposée en noir et blanc en exclusivité à la galerie. Puis nous avons fait ensemble la couverture du TMNT / Ghostbusters [TMNT / Ghostbusters 2, part. 1]. On a donc travaillé ensemble sur quelques pièces comme celle-ci et je ferai d’autres travaux comme ceux-ci avec lui.

Y : Tu as travaillé pour IDW pour quelques couvertures, The Darkness within, l’ongoing et TMNT Universe. Un jour, pouvons-nous espérer te voir dessiner un numéro entier ?

FW : J’espère bien ! Oui. J’ai discuté il y a quelques années avec Bobby Curnow, l’éditeur des tortues, à l’époque où je travaillais sur He-Man / Thundercats. Quand j’ai commencé à dessiner Injustice Vs. He-Man and the Masters of the universe, on parlait alors des one-shots qui sont à venir.

Y : Les macro-series ?

FW : Oui. Leonardo est ma tortue favorite, mon personnage préféré. [What] Goes around, comes around est génial [TMNT Micro-series #4 : Leonardo, 1986], a inspiré le premier film, même si c’est Raphael et plus Leonardo. C’est mon histoire préférée des tortues. Et je voulais la redessiner, case par case…

ND : Fais-le !

FW : J’adorerais. Il [Leonardo] a des ressources limitées, il tombe constamment. Il doit toujours battre en retraite face aux attaques, affronter de nouveaux problèmes. Je trouve que c’est une idée fantastique. Donc oui, j’aimerais vraiment beaucoup faire quelque chose. Dépendant de mon timing sur mes prochains projets avec DC j’aimerais faire quelque chose avec les tortues. Il faut juste que mon emploi du temps me le permette.

Y : Et IDW t’a approché pour quelque chose ?

FW : Ils m’ont approchés quand He-Man / Thundercats commençait. Ca ne pouvait pas fonctionner. Mais après ça, j’ai harcelé Bobby [Curnow, éditeur d’IDW] pour lui demander si je pouvais faire quelque chose avec les tortues. Avant de faire Batman / TMNT, j’ai fait la couverture du numéro 24 [City fall, part. 3, cover RI], qui a été reprise pour The Darkness within [et le tome 2 chez HiComics, il ne le sait pas !!] pendant City fall. Après avoir dessiné la couverture du TMNT #24, j’ai contacté Bobby presque tous les mois pour faire plus de couverture ou de contenu. IDW avait des projets jusqu’à l’année suivante pour ses histoires et ses artistes.

ND : D’après toi, IDW planifie correctement pour les comics TMNT ?

FW : Oui. Chez DC, l’histoire est planifiée environ cinq mois en avance et l’artiste environ trois mois, selon le livre en question. Chez IDW, ces délais sont doublés. Je trouve les choses très bien préparées.

Y : Dans une plus ancienne interview (à retrouver par ici en français), j’ai lu que c’était toi qui avait proposé ce crossover. Comment cela s’est passé ?

FW : Je ne sais pas à quel niveau ils en ont parlés. De mon côté, ça ne s’est pas passé genre « et si on faisait ce crossover » et ils me répondent « oh oui bonne idée ! ». Tout s’est plutôt déroulé dans les coulisses. En 2013, Bobby Curnow m’a révélé que DC et IDW étaient en pourparler à la réalisation de crossovers mais il ne savait pas trop de quoi il s’agissait. Parfois les discussions s’arrêtent du jour au lendemain, ou se poursuivent. Durant les deux années suivantes, je les ai relancés régulièrement leur demandant s’ils avaient un travail sur les tortues, des couvertures à me faire faire […]. J’ai vu un tweet de mon éditeur Jim Chadwick, qui annonçait un crossover entre Star Trek et Green Lantern, et Batman avec une production d’IDW. Je me suis dit « oh cool, le crossover va avoir lieu ! ». Il ne pouvait pas y avoir d’autres crossovers possibles. J’ai donc contacté Jim et lui ai dit « j’ai vu qu’il y aurait ces crossovers, et que vous alliez faire un crossover Batman / Tortues Ninja. J’adorerais que vous pensiez à moi. Venez voir mon travail sur mon site sur les tortues ». Il m’a répondu plus tard en plaisantant qu’ils réfléchissaient au bureau sur l’artiste qui allait dessiner et que je l’avais contacté au bon moment. J’ignorais que le crossover allait avoir lieu, j’ignorais qu’ils étaient en train de chercher un artiste pour le dessiner. Tout s’est produit au bon moment. C’est comme ça que ça s’est passé. Je ne savais pas que ce crossover aurait lieu, mais cela avait du sens pour moi.

Y : Après combien de temps, à la suite de cette décision, as-tu été mis sur le projet ?

FW : Quand j’ai envoyé le premier mail, on devait être à la mi-juin ou début juillet. Ils m’ont dit « oui », ils voulaient le faire aux alentours d’août ou septembre. Je n’ai eu que quelques mois d’attente. J’avais fait quelques couvertures pour leurs montrer, les deux premières de la série. Il a fallu les soumettre à approbation. Mes dessins avant étaient plus propre et se retrouvait maintenant travaillé à l’encre […]. Je leur ai montré ce que mon travail à l’ink wash rendait sur les couvertures et leur ai dit que c’était ce que j’avais à l’esprit pour les six numéros de la série. Cela me prendrait cinq ou six semaines pour réaliser un numéro.
J’avais très peur que le projet tombe à l’eau ou qu’ils décident d’engager un autre artiste. J’étais très nerveux. Mais finalement ils ont annoncés la série et l’artiste. Je crois que je travaillais sur le troisième numéro quand le premier est sorti. Comme la série ne faisait que six numéros, vous n’aviez que quelques mois pour la réaliser. Quand les numéros 4 et 5 sont sortis, je terminais le sixième et finalement tout est sorti dans les temps.

ND : Tu as donc fait deux couvertures avant que le projet ne soit réellement concrétisé. Elles étaient inspirées du script de James Tynion ?

FW : Non. Je ne savais pas que James l’écrivait, je n’avais encore rien vu dessus. Je ne l’ai lu qu’après avoir été accepté dans le projet. La première pièce que j’ai réalisée était la couverture du deuxième numéro et la deuxième pièce était [la couverture] le #1. Mais je n’avais pas fait d’histoire spécifique. C’était aussi des pin-ups présentant Batman et les tortues ensembles. Je ne savais pas ce qui allait se passer dans ces numéros quand je les ai faits.

Y : À la fin du premier volume, on voit un message qui sous-entend qu’il y aura un second volume prochainement. Il était déjà planifié dans votre esprit [à James Tynion et toi] ?

FW : James avait déjà des idées. Sa première était avec le Joker, de manière assez différente. Il vous raconterait mieux les liens avec le Joker et la seconde partie. Cela ne s’est pas fait car il avait déjà été très mis en avant dans Batman / TMNT Adventures, dessiné par Jon Sommariva – qui est un bon ami, il m’a d’ailleurs offert hier la version française de cette aventure. Le Joker jouait déjà un grand rôle dans cette histoire. On s’est dit « ok on ferait mieux d’aller vers une autre idée » que James avait. Il avait quelques idées autour de Bane.

Y : Introduire Bane était ton idée ? J’ai entendu dire que tu aimais dessiner les muscles. Ou c’était plutôt pour le scénario ?

FW : Je ne dirais pas que c’était mon idée. Après avoir constaté que le Joker n’était pas une bonne idée pour le second volume, James a voulu une conversation pour en décider le méchant principal. Bane était l’un des noms qu’il a cité, j’ai répondu que j’adorerais le dessiner. C’est une masse colossale, mais c’est aussi un grand stratège. Il peut combattre physiquement, mais il peut aussi élaborer des plans rusés. Il pourrait contraster avec Bebop et Rocksteady et offrir un défi à Batman et aux Tortues Ninja. Il serait facile de le sous-estimer. Je pense, quand vous voyez une grosse masse, que vous vous dites « il est stupide ». Mais il est suffisamment intelligent pour prendre la tête du Foot Clan et New York à lui seul.

ND : Et un troisième volume serait déjà prévu ?

FW : Je ne sais pas ! [En fait si, il savait !] James m’a donné quelques idées pour une suite possible. Quand vous créez une histoire, vous mélangez plusieurs pistes scénaristiques pour en tirer le meilleur, donnant la première partie de l’histoire. Après, certaines des idées non utilisées peuvent se connecter entre elles pour des histoires à venir. James a des idées pour des numéros futurs. Et j’adorerais faire un volume 3, un volume 4 et autant que l’on puisse en faire…

Y : …avec le Joker peut-être ?

FW : Peut-être ! L’idée que nous avions pour le deuxième volume peut être réutilisée pour la suite. On doit choisir ce qui sera génial et ce qui le sera le moins. On verra.

ND : J’ai vu sur ton Facebook que tu collectionnais tes propres numéros dans des langues étrangères. Tu l’appelles le hall of fame ? Comment l’appelles-tu ?

FW : Je l’appelle le Vanity shelf [Etagère des vanités]. J’essaie de les collectionner. Quand j’étais plus jeune c’était très facile à faire, car j’ai fait du freelance pour les premiers comic books, mais aussi du jeu de rôle et les premiers travaux autour de 1999-2000. C’était facile à collectionner. Mais aujourd’hui avec toutes les couvertures variantes, les éditions qui ne sont pas en anglais… Aujourd’hui, IDW et DC m’envoient un exemplaire avec la couverture principale. Des fois ils m’en envoient avec d’autres couvertures. Mais ils ne m’envoient pas toujours chaque éditions du livre alors je les recherches. Il y a eu beaucoup de variantes pour le Batman #700, certaines sur lesquelles j’ai travaillé – ce sont des livres à 200$. Il y a aussi des omnibus avec mes dessins dont j’essaie d’avoir des exemplaires. J’essaie d’avoir chaque version des livres qui sortent. C’est un peu comme une chasse au trésor.

ND : Et qu’en est-il des éditions étrangères ? Est-ce facile à trouver ?

FW : En dehors de celles que je possède, je ne sais même pas qu’elles existent jusqu’à ce que j’aille dans une convention et qu’un fan me fasse signer son exemplaire, comme l’édition espagnole de Batman / TMNT et je me dis « qu’est-ce que c’est que ça ?! » et j’en prends une photo pour essayer de le trouver plus tard en ligne. La première édition du premier volume français, DC m’en a envoyé un exemplaire car je ne l’avais pas encore par exemple. Je n’ai pas la version japonaise, je la cherche toujours. Il y a l’édition britannique du premier volume qui sort maintenant. Je crois que c’est un magazine qui s’appelle Super power team-up ou quelque chose comme ça…

ND : … oui c’est un magazine. Une couverture souple.

FW : Oui ça doit être le premier de trois ou quatre numéros qui sortent en ce moment sur la série. Je ne les ai pas encore. J’ai un ami qui vit en Irlande qui va essayer de me prendre les six quand ils seront sortis et me les enverra.

ND : Est-ce que tu vas t’acheter le deuxième volume ici ?

FW : Je l’ai déjà précommandé il y a plusieurs mois de ça. Quand je suis arrivé ici, je plaisantais là-dessus et ils étaient embarrassés. Ils m’ont dit « oh non tu n’aurais pas dû l’acheter on te l’aurait envoyé ! ». Je leur ai expliqué que je l’avais précommandé il y a longtemps et je ne pouvais pas savoir que je serais là aujourd’hui et les ai remerciés. En fait, je l’ai reçu la semaine dernière.

Y : Combien de numéro penses-tu avoir en tout ? Et combien est-ce que tu en cherches encore ?

FW : À ma connaissance, j’ai tout pour les éditions françaises. J’ai le volume 1 et le volume 2. S’il doit y avoir d’autres versions plus tard je demanderai à Urban Comics. […] J’ai une liste de mes recherches à la maison. En tête de liste il y a l’édition japonaise, je crois l’édition italienne et l’édition espagnole du premier volume. Je ne sais pas s’ils ont fait un volume deux ou pas dans ces langues. Mais ce sont ceux que je cherche. Mais n’essayez pas de me les prendre !

ND : Vanity…

FW : Vanity Shelf ! Au quotidien, j’aime bien demander aux gens ce qu’ils font. Mon but n’est pas d’attirer l’attention sur moi ou montrer ce que je fais. Ce que je vais me permettre, c’est la vanité de rassembler toutes les choses sur lesquelles j’ai travaillé, même si c’est la version la plus rare et la plus couteuse, un omnibus, que ça coûte 200$, une mini, une variante ou quelque chose comme ça. Je n’essaie pas d’attirer l’attention sur moi.

Sa femme : Je ne pense pas que ce soit uniquement pour la collection. Je pense qu’il collectionne tout ce qu’il a fait au fil des années et aime comparer son travail actuel avec ce qu’il a fait précédemment.

FW : C’est pour voir ce que j’ai fait. Je veux dire, c’est mon job de rêve de dessiner des comic books. Ca me prend beaucoup de temps. Mes relations personnelles avec ma famille et mes amis en souffrent car j’ai besoin de me concentrer pour dessiner tout le temps. Pour avoir l’impression d’avoir quelque chose à montrer à la fin et avoir l’impression que tout ce travail qui m’a tenu loin de mes amis et tout n’a pas été pour rien. Cela me permet de rendre physique ces efforts.

ND : Je comprends, je ferais pareil !

ND et Y : Merci beaucoup !

Après cela, nous en avons profité pour montrer à Freddie un petit peu le Tortuepédia, ce qui est fait dedans et principalement sur les comics. Le dessinateur en a profité pour nous montrer une photo qu’il avait prise lors de la dernière San Diego Comic Con, où il avait été invité chez Kevin. La photo montrait le co-créateur des tortues avec un petit morceau de bois entre ses mains. Il s’agit de l’un des derniers vestiges de la maison dans laquelle il avait créé, avec Peter Laird en novembre 1983, les Tortues Ninja. Cette anecdote sera très certainement montrée dans l’épisode spécial sur le Tortues Ninja de la série The toys that made us, prochainement sur Netflix. Apparemment, un fan avait entendu parler de la destruction de la maison, et était surpris de la voir être détruite. Les ouvriers qui se chargeaient des travaux ignoraient le passé « historique » du lieu. Un soir, il serait entré dans le chantier et aurait pris un morceau de bois de la maison. Il l’a coupé, et en a envoyé un morceau à Kevin, l’autre à Peter. Donc Kevin en rit beaucoup, disant qu’il a un morceau de la maison.

L’interview qui ne devait durer que 30 minutes initialement (ce qui a été retranscrit ici) et s’est poursuivie sur 30 autres minutes, durant lesquelles Freddie nous a dessiné de superbes headsketches (le tout au stylo bic) et dédicacé nos deux volumes de Batman / TMNT. Pendant sa démonstration de talent sur nos livres, nous avons continué de discuter sur des sujets variés autour des TMNT. Bref, un moment fantastique pour lequel je lui suis vraiment très reconnaissant !

Cowabunga !!

Pour rappel, aujourd’hui sort le premier numéro du troisième volume des Tortues Ninja et Batman. Prévu sur six numéros, l’aventure devrait être quelque peu différente cette fois-ci, et présenter des visages assez inattendus. En attendant de pouvoir dévorer ces nouveaux chapitres, Freddie Williams II et James Tynion IV ont partagés quelques dessins qui nous en disent plus sur ce qui nous attendra prochainement… Bonne lecture !

Et n’oubliez pas, le 5 juin, le film Batman Vs. Tortues Ninja sortira en DVD et Blu Ray en France !

 

 

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